Adam Smith

Adam Smith (1723, Kirkcaldy - 17 juillet 1790, Londres), économiste et philosophe d'origine écossaise, est considéré comme le père de « l'école classique », et de l'économie moderne, avec son œuvre « Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations ».

Biographie

Smith était le fils d'un contrôleur des douanes à Kirkcaldy, en Écosse. Sa date de naissance est inconnue, on sait en revanche qu'il fut baptisé le 5 juin 1723 à Kirkcaldy, six mois après le décès de son père. Il entre à l'Université de Glasgow à 14 ans où il étudie la philosophie morale avec Francis Hutcheson. En 1740, il entre au Balliol College de l'université d'Oxford. Son intention est d'entrer dans les ordres, mais la lecture de la Théorie de la Nature humaine de David Hume l'en dissuade. Converti au libéralisme et au scepticisme de Hume, Smith rentre à Kircaldy où il donne des conférences publiques sur la rhétorique et le droit.

En 1748, Smith retourne à Glasgow pour enseigner la logique. L'année suivante, il obtient la chaire de philosophie morale de Francis Hutcheson. En 1759, il publie sa Théorie des sentiments moraux, qui le rend rapidement célèbre. Des étudiants fortunés viennent de France, de Suisse ou de Moscou pour s'inscrire à Glasgow. En 1764, il accepte l'offre (richement pourvue) de devenir tuteur du jeune duc de Buccleuch, et démissionne de son poste.

De 1764 à 1766, il voyage en France et en Suisse en compagnie de son élève. Après quelques jours à Paris, ils séjournent dix-huit mois à Toulouse, ville prisée du Grand Tour. Smith, pris d'ennui, annonce dans une lettre à Hume qu'il a « commencé à écrire un livre pour passer le temps. » À l'automne 1764, ils sont rejoints par Hew Campbell Scott, le frère cadet du duc. Ils vont ensuite à Genève et Paris, et Smith rencontre de nombreux philosophes des Lumières, comme Turgot, Jean d'Alembert, Claude-Adrien Helvétius, Voltaire ou François Quesnay. Le 18 octobre 1766, Hew Campbell Scott est assassiné dans une rue de Paris, ce qui interrompt brutalement le tutorat. Smith rentre peu après à Kirkcaldy. Pendant les dix années suivantes, il poursuit la rédaction de son livre, visitant parfois Londres où il fréquente Edward Gibbon, Edmund Burke, et Samuel Johnson.

En mars 1776, il publie le livre en gestation depuis douze ans : Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations. Le succès est immédiat, la première édition est épuisée en quelques mois.

En 1778, il est nommé commissaire des douanes pour l'Écosse, et s'installe à Édimbourg. Il y meurt le 17 juillet 1790, des suites d'une pénible maladie. Il laisse un héritage curieusement modeste ; on découvre après sa mort qu'il a secrètement donné durant toute sa vie la plus grande partie de sa fortune à des organisations caritatives.

Les Idées

Son œuvre maîtresse "Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations" parue le 9 mars 1776, a contribué à créer l'économie telle qu'on la connaît de nos jours, en faisant une discipline autonome.

Ce livre présente la doctrine philosophique et économique qui fait de la division du travail la source de la richesse. Cette œuvre est considérée de nos jours, comme la première théorie d'économie politique classique et libérale.

Quand l'essai, qui est un manifeste contre le mercantilisme, paraît en 1776, l'idée de libre-échange fait son chemin en Grande-Bretagne et aux États-Unis. Cependant, tout le monde n'est pas convaincu des avantages du libre échange.

La Richesse des Nations rejette aussi les idées de l'école physiocratique qui voient la terre comme seule source de richesse ; au contraire, selon Smith, la richesse provient principalement des marchandises. Il prône le développement de l'industrie à travers le célèbre exemple de la manufacture d'épingle.

Pour Adam Smith l'économie politique a deux objets :

- Procurer au peuple un revenu ou une substance abondante, ou, pour mieux dire, le mettre en état de se procurer lui-même ce revenu et cette substance abondante ;

- Fournir à l'État ou à la communauté un revenu suffisant pour le service public.

La maîtrise des principes d'économie politique se propose d'enrichir à la fois le peuple et le souverain.

Le livre eut une influence fondamentale sur la politique économique de l'Angleterre. William Pitt le Jeune appliqua ces principes dans le traité qu'il signa avec la France en 1786, et s'en servit pour l'élaboration de ses budgets. À vrai dire c'était la première fois qu'on appliquait en économie politique les procédés de l'enquête scientifique, ou mieux qu'on tentait d'en faire une science à part entière.

Ce livre relégua les économistes français qui tenaient le haut du pavé dans le monde avec les écoles mercantilistes et les physiocrates. Son auteur fut, avec exagération, considéré comme le « père de l'économie politique ». Pendant près d'un siècle, après avoir fait faire à l'économie politique (l'expression science économique date de la fin du XIXe siècle) des progrès indéniables, fut aussi la raison pour laquelle elle stagna et qu'on s'en tint trop longtemps à l'unique conception de la « division du travail ».

La Richesse des nations a été traduite en français par Blavet dès 1779. D'autres bonnes éditions françaises sont celles de Roucher et de la marquise de Condorcet (1790), de Garnier (1802), et l'édition abrégée de Courcelle-Seneuil (1888).

Il évoque la théorie de "La main invisible". La main invisible" de la concurrence assure l'intérêt de tous. La recherche des intérêts particuliers aboutit à l'intérêt général. À condition, bien entendu, de laisser libre cours à la concurrence et d'être guidé par la sympathie et les « sentiments moraux ».

L'apport d'Adam Smith

- La distinction fondamentale entre valeur d'usage (utilité) et valeur d'échange (prix).
- La richesse des nations résulte de la spécialisation et de la division du travail.
- Thèse de l'échange international. Élaboration de la théorie des avantages absolus : extension de la « main invisible » aux échanges internationaux.

Bibliographie

Adam Smith, La théorie des sentiments moraux, 1759
Adam Smith, Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations, 1776
Todd G Buchholz, New Ideas from dead Economists, Plume, 1989

Catégorie :
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Date de publication :
3 mai 2006