Le néologisme bancassurance désigne une notion pouvant être interprétée de diverses façons. On n'en trouve pas de définition claire ni dans la pratique, ni dans la théorie.
On peut en principe définir la bancassurance soit d’un point de vue fonctionnel soit d’un point de vue institutionnel.
Le premier s’entend comme des services financiers intégrant des produits de la banque et de l’assurance : par exemple la souscription d'assurance des moyens de paiement (perte de carte, de chéquier, ...) ou l'assurance de perte de revenus (chomage, invalidité, ...) associée à la tenue d'un compte courant.
Le second concerne la manière dont est organisée la collaboration entre la banque et l’assurance ou d’autres organismes non bancaires. Cela se traduit de plus en plus par la création ou l'achat de sociétés d'assurances par des groupes bancaires, et en sens inverse de la diversification de groupes d'assurance dans la banque. La plupart des banques aujourd'hui proposent des produits d'assurance classiques (IARD et maintenant santé) et la plupart des assureurs offrent désormais des services bancaires (tenue de compte, moyens de paiement, crédit, ...).
Dans le domaine de la bancassurance, on parle de "conseillers en bancassurance" ou de "bancassureurs".
Depuis longtemps les produits d'assurance-vie étaient proposés à la fois par les banquiers et les assureurs, mais ce sont les groupes bancaires qui ont cherché les premiers à se diversifier en proposant des produits d'assurance classiques (IARD,...). Certains ont même utilisé le néologisme bancassurance comme marque commerciale.
Plus récemment, ce sont cette fois les groupes d'assurance qui se diversifient à leur tour en proposant des services bancaires et on a pu voir apparaître alors les néologismes assurbanque et assurfinance.
Le processus s'est accéléré par des prises de contrôle de sociétés d'assurances par des banques et des banques par des sociétés d'assurance, ou encore par la création de filiales associant les différents métiers. Combiné avec d'autres activités financières (opérations de marché, ingénierie financière ...) cela a abouti à la création de groupes financiers à la fois très importants et diversifiés, parfois qualifiés de supermarchés financiers.
Cependant, il faut noter qu'à ce stade d'évolution, il subsiste un retard considérable dans les pays en développement par rapport aux pays développés. Dans la plupart des pays du tiers monde, les deux secteurs (assurance et banque) sont encore en voie de (re)structuration, ce qui laisse présager un énorme potentiel de développement.
Pour le consommateur, la bancassurance signifie avant tout un bouquet de services fournis par différents prestataires et allant au-delà de la simple vente croisée entre branches.
Pour les institutions concernées, banques et compagnies d'assurance, les avantages de cette diversification sont divers : utiliser le même réseau d'agences pour mieux le rentabiliser, vendre plus de produits à chaque clients (vente croisée), proposer des produits combinant les deux techniques (épargne sous forme d'assurance vie...), gérer une plus grande quantité d'argent, etc.
Il y a aussi des inconvénients, par exemple la nécessité pour les conseillers* de s'y retrouver dans une gamme de produits très divers et complexes, une plus grande complexité également de la gestion, etc. Enfin la bancassurance relève tant de la législation que des autorités de surveillance des banques et des assurances ce qui introduit des contraintes (notamment de séparation des opérations).