Pour bien estimer la variation de la valeur de la monnaie, il faudrait suivre la totalité des transactions monétaires, les classer par type de biens, les pondérer par la quantité de monnaie échangée, etc. C'est impossible, et même une approche partielle serait trop coûteuse.
Pour mesurer l'inflation, on utilise donc un modèle réduit de l'économie, et on observe un « panier » pondéré de biens. On imagine les questions sensibles que soulève la constitution de ce panier, qu'il faut en sus faire évoluer avec précautions pour lui donner une signification stable dans le temps. On construit ainsi un indice des prix à la consommation qui permet d'apprécier la variation du coût de la vie pour les consommateurs, et donc la valeur de la monnaie dans ses aspects les plus concrets pour les citoyens.
On appelle taux d'inflation la variation en pourcentage de cet indice sur une période donnée :
si le prix moyen du « panier » est passé de 100 à
S'il y a accord à peu près général sur le principe de cette mesure, il y a des controverses permanentes sur la mise en œuvre et sur la valeur des indices :
- Les biens évoluent qualitativement (exemple souvent cité : les différence technique entre une voiture d'aujourd'hui et une voiture d'une génération technique antérieure, qui remplissait les mêmes fonctions mais de façon moins sure, plus polluante et plus coûteuse) ;
- Certains biens changent d'appréciation (exemple du tabac, composante importante du panier à certaines époques, et qui a été sorti lorsqu'on a commencé à prendre en compte ses dangers et à augmenter fortement son prix)
- Les habitudes de consommation changent (apparition de fruits exotiques, des vélos, des automobiles, des ordinateurs, du gaz ; disparition des chapeaux, des chevaux et attelages, du charbon de chauffage).
- Les habitudes de consommations sont hétérogènes (exemple du tabac, encore une fois : pour un non-fumeur, la valeur moyenne de l'argent ne tient pas compte du prix de ce produit).
D'autres problèmes concernent la pertinence du panier des biens choisis.
- En France, l'institut de recherche de la CGT (l'ISERES), avait mis au point et utilisé son propre indice des prix, plus proche du panier de biens utilisés par les classes moyennes. Devant la difficulté de la réalisation, l'expérience a été abandonnée mais le problème reste entier comme le montre régulièrement les organisations de consommateurs tel l'INC et sa revue 60 millions de consommateurs ou l'UFC et sa revue Que Choisir.
- Au début du XXIe siècle, certains estiment que l'inflation a été structurellement mésestimée aux USA et au Japon pendant plusieurs dizaines d'années sur toute la fin du XXe siècle, ce qui change radicalement l'appréciation sur l'évolution économique de ces deux pays, qui sont les deux plus riches du monde : si c'est vrai, la croissance économique y aurait été plus forte d'environ 2% de plus par an que selon l'estimation officielle, ce qui est considérable. La même polémique s'exprime plus sourdement en Europe, avec toutes les conséquences sur la gestion de l'euro (si l'inflation est surestimée, alors nous sommes en fait en déflation et la banque centrale européenne devrait baisser les taux, ce qu'elle refuse de faire actuellement).
On peut distinguer deux notions concernant le niveau de consommation d'un ménage :
- Le pouvoir d'achat. Lorsque l'indice des prix baisse, le pouvoir d'achat des consommateurs augmente (on suppose un revenu stable).