Un cycle de Kondratieff est un cycle économique (période d'une durée déterminée qui correspond plus ou moins exactement au retour d'un même phénomène) de l'ordre de 40 à 60 ans aussi appelé cycle de longue durée. Mis en évidence dès 1926 par l'économiste Nikolai Kondratieff dans son ouvrage Les vagues longues de la conjoncture, il présente deux phases distinctes : une phase ascendante (phase A) et une phase descendante (phase B).
Selon Kondratieff, la phase ascendante (phase A) s’accompagne progressivement d’un excès d’investissement (réalisé par les entreprises pour faire face à la concurrence), ce qui provoque une hausse des prix (les industriels répercutent leurs coûts de production sur les produits) et des taux d'intérêt (qui augmentent face à la forte demande de monnaie).
Il s'ensuit donc un déclin de l’activité économique (phase B) durant laquelle les prix baissent (car il y a excès d'offre parallèlement à une baisse de la demande) ainsi que les taux d'intérêts (la baisse de la consommation et des investissements entraîne une baisse de la demande de monnaie), ce qui permet une purge du système et prépare le terrain pour une nouvelle phase de croissance.
Peu satisfait par cette explication, Joseph Schumpeter propose une autre théorie pour expliquer l'alternance des phases A et B. Il relie les fluctuations de l'économie à l’apparition d’innovations majeures (qui surviennent par « grappes ») donc au progrès technique. Ainsi, selon lui, la phase A correspond à la période de diffusion et d'amortissement des nouvelles innovations. Durant cette période, la demande de biens est forte, ce qui permet une augmentation générale de la production et assure donc la croissance économique.
Peu à peu, lorsque les agents économiques sont équipés en nouveaux produits, la demande baisse, alors que la concurrence entre les entreprises est de plus en plus rude. On parvient alors au point de retournement du cycle. La phase B correspond à l’élimination des stocks, à la fermeture des entreprises et des filières les moins rentables (ce que Schumpeter appelle le phénomène de « destruction créatrice ») et à la préparation d’une nouvelle vague d’innovations.