Economie régionale

Sous l'impulsion de la nouvelle théorie du commerce international, Paul Krugman redynamise la science régionale qui devient, au cours des années 1990 la Nouvelle économie Géographique. Les ressorts de base de cette nouvelle théorie ne sont plus les avantages comparatifs, mais les économies d'agglomération (produites entre autres par l'accumulation dans la même région d'une grande quantité de clients ou de fournisseurs).

Le rôle des avantages compétitifs et des avantages comparatifs...

Elle s'appuie sur le fait que la mondialisation économique, loin de conduire à une dispersion des activités, tend à les concentrer sur des territoires, généralement urbains, disposant d'un avantage compétitif sur le plan mondial. Revus par Michael Porter, cela réactualise le concept d'avantage comparatif énoncé par David Ricardo.
De nos jours les avantages dont peut disposer un territoire sont souvent liés, non plus à l'existence de ressources naturelle, mais à la maîtrise de savoirs et technologies, à l'existence d'un capital humain particulier. On parle à ce sujet de pôle de compétitivité.

On parle aussi de guerre des territoires, l'attractivité d'un territoire basé sur le capital humain plutôt que d'avantages naturels supposant une stratégie, face à d'autres territoires de la planète disposant, ou étant prêts à développer, des atouts comparables.

La nouvelle économie géographique : anticipations et effets boule de neige

La croissance des territoires, basée sur la capacité de ceux-ci à augmenter leur production de biens et services, ne doit pas uniquement être pensée de manière statique, comme c'est le cas dans les modèles comparatifs.

Dés lors qu'il y a des coûts de transport ou de transaction, que la main d'œuvre n'est pas totalement mobile entre les pays ou entre les secteurs, les arbitrages ne se font plus suivant les mêmes logiques que dans le cas Ricardien. La région la plus importante offre par exemple des débouchés plus importants; si les coûts de transport entre les deux régions sont élevés, les entreprises auront tendance à se localiser à proximité de ce marché final, en dépit de coûts du travail souvent plus importants. Mécaniquement, cela accroît le nombre de fournisseurs ayant intérêt à se localiser eux aussi dans cette région. Au final, l'agglomération nourrit l'agglomération: il y a un effet boule de neige. Celui-ci est alimenté par les conditions de coût et débouchés objectives ou anticipées.

L'accumulation d'entreprises et de salariés dans une même région y fera augmenter les coûts du travail. Dés lors que le différentiel de coût de travail entre la région dynamique et les autres régions dépasse le différentiel de coût de transport, les entreprises peuvent faire le choix alternatif de se (re-)localiser dans la région périphérique.

Dés lors que les salariés ne sont pas totalement mobiles d'une région à l'autre ou d'un secteur à l'autre, ces simples changements de choix de localisation peuvent induire un chômage important.

La proximité organisée, un concept flou

Impossibilité de définir véritablement la proximité, même si elle prend sa source dans la littérature sur les districts industriels (Robert Putnam).
Mais effets indéniables de la façon dont les relations humaines sont localement organisées sur la production et la productivité (voir les analyses comparées de AnnaLee Saxenian sur la Silicon Valley et la Route 128).
Le balancement de la DIACT (ancienne DATAR) entre Systèmes Productifs Locaux et pôles de compétitivité illustre assez nettement le flou qui entoure actuellement cette notion.

Catégorie :
Strategie
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Date de publication :
11 octobre 2006