La valorisation d'un instrument de taux comportant un risque de crédit (prêt, obligation, etc) s'effectue en :
actualisant l'échéancier des flux financiers de l'instrument avec les coefficients d'actualisation applicables aux emprunts d'État;
en lui ajoutant une prime de liquidité, c'est-à-dire une estimation du coût de négociation de l'instrument;
et enfin en ajoutant une estimation de l'espérance mathématique du risque de défaut de l'emprunteur pendant la durée du prêt. Pour l'évaluer, on procède par comparaison avec la dette ou, de plus en plus, les credit default swaps des émetteurs de même notation.
L'écart de taux actuariel dont il faut décaler la courbe des taux zéro-coupon des emprunts d'État pour aboutir au prix, constaté sur le marché, d'un instrument est appelé communément spread de taux de l'instrument et sert à comparer les valeurs relatives des différents instruments de taux. Avant la généralisation de l'usage d'ordinateurs à forte puissance de calcul, on utilisait simplement l'écart entre le taux actuariel de l'instrument et celui d'un emprunt d'État de durée voisine, mais cette méthode est assez imprécise et tend progressivement à disparaître.