Frédéric Bastiat

Frédéric Bastiat (Bayonne, 30 juin 1801 - Rome, 24 décembre 1850) était un économiste et homme politique libéral français. Il a été inhumé à l'église Saint Pierre des Français de Rome. Méconnu en France, sa renommée est principalement internationale.

Biographie

Sa famille était originaire de Mugron, dans les Landes, où il vécut la plus grande partie de sa vie, et où se trouve aujourd'hui une statue le représentant. Il était le fils d'un négociant aisé qui mourut alors qu'il avait 9 ans. Il vivra alors avec ses grand-parents paternels. Il quitte l'école à 17 ans pour rejoindre le commerce familial. Selon Thomas DiLorenzo c'est ce qui lui permettra de bien connaître les mécanismes essentiels du marché. Sheldon Richman constate également qu'il grandit dans le contexte des guerres napoléoniennes qui sont marquées par un fort interventionnisme étatique.

Économiste et pamphlétaire, il eut une carrière publique très brève (à peine 6 ans): il débuta par des articles dans le Journal des Économistes en 1844, devint en 1846 rédacteur en chef d'un journal libre échangiste publié à Paris, et fit paraître plusieurs ouvrages dans lesquels il combattait à la fois le système prohibitif et le socialisme. Il est élu député des Landes en 1848, et n'a de cesse de combattre le protectionnisme et le socialisme, ainsi que de promouvoir le libre-échange et les droits de l'individu. Il contracte la tuberculose durant le tour de France qu'il avait entrepris pour promouvoir les idées libérales. Il en meurt à Rome en 1850, déclarant sur son lit de mort que Gustave de Molinari était son fils spirituel.

Idées

Écrivain au style direct, ses écrits (articles ou pamphlets) manient les comparaisons pédagogiques et les fables satiriques, et visent à débusquer les principaux mythes ou sophismes entretenus autour de l'État (cette grande fiction à travers laquelle tout le monde s'efforce de vivre aux dépens de tout le monde), du socialisme (la spoliation légale), de la richesse (le profit de l'un est le profit de l'autre), de la solidarité (il m'est tout à fait impossible de concevoir la Fraternité légalement forcée, sans que la Liberté soit légalement détruite, et la Justice légalement foulée aux pieds), de l'impôt, de l'interventionnisme, etc.

La satire de Bastiat la plus célèbre (qui vise le protectionnisme) est sa pétition au Parlement français de la part des fabricants de chandelles, qui demandent à être protégés « de la compétition ruineuse d'un rival étranger » qui leur livre une concurrence déloyale en fournissant sa lumière à des prix trop bas (on apprend en fin de compte que ce fournisseur est... le soleil !). Cette pétition s'achève par la demande d'une « loi qui ordonne la fermeture de toutes fenêtres, lucarnes, (…) par lesquelles la lumière du soleil a coutume de pénétrer dans les maisons ».

Concernant le libre échange, il défend d'une part le libre échange réciproquement choisi mais montre également comment il est plus intéressant de pratiquer le libre échange, même face à des pays protectionnistes.

En matière économique, il insiste souvent sur la distinction entre ce qu'on voit et ce qu'on ne voit pas (on parlerait aujourd'hui des coûts cachés ou des effets pervers). Ce thème, élargi pour critiquer l'activité interventionniste de l'État, est développé à l'origine dans sa parabole du Sophisme de la vitre brisée. L'argent dépensé pour réparer une fenêtre cassée apportera du travail au réparateur ; ce dernier pourra augmenter ses dépenses, ce qui produira plus d'affaires pour d'autres. Ce qu'on ne voit pas ici, c'est que l'argent aurait aussi été dépensé, et simplement autrement, si la fenêtre n'avait pas été cassée. La fenêtre cassée a seulement détourné de l'argent vers d'autres dépenses. Selon Bastiat, un État peut agir parfois de la sorte en prenant aux plus actifs pour subventionner des groupes d'intérêt, des associations corporatistes ou assister les inactifs.

Il est un des premiers à dénoncer les dérives possibles des futurs systèmes d'assurance maladie: Fervent défenseur des caisses de secours mutuel, il s'oppose à toute nationalisation de ce système avec force, déclarant par exemple dans ses Harmonies économiques: "Les abus iront toujours croissants et on en recalculera le redressement d'année en année, comme c'est l'usage jusqu'à ce que vienne le jour d'une explosion. Mais alors, on s'apercevra qu'on est réduit à compter avec une population qui ne sait plus agir par elle-même, qui attend tout d'un ministre ou d'un préfet, même la subsistance, et dont les idées sont perverties au point d'avoir perdu jusqu'à la notion du Droit, de la Propriété, de la Liberté et de la Justice".

Il met fortement l'accent sur le rôle économique de l'individu consommateur (Théorie de l'abondance contre théorie de la disette). Cela fait de lui un précurseur d'économistes du XXe siècle tels que Ludwig von Mises, Friedrich Hayek ou Pascal Salin. Dans ses réponses à Keynes, Friedrich Hayek citait régulièrement Bastiat.

Influence

Sa renommée et son influence sont surtout importantes à l'étranger alors qu'il reste méconnu en France. Ainsi, jusque récemment, on ne trouvait certaines de ses œuvres (dont La loi) que sur Internet et en anglais, alors qu'il les avait écrites en français. Ceci a changé avec la floraison de sites en langue française qui, désormais, permettent d'accéder en version originale aux textes et discours de Frédéric Bastiat.

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Date de publication :
11 décembre 2006