Friedrich August von Hayek

Friedrich August von Hayek (8 mai 1899 - 23 mars 1992) est un économiste de l'École autrichienne, promoteur du capitalisme contre le socialisme et l'étatisme. Il a reçu l'enseignement de Friedrich von Wieser et lu les ouvrages de Carl Menger. D'origine autrichienne, il est invité en 1931 à l'Université de Londres (London School of Economics) par l'économiste Lionel Robbins pour une série de quatre conférences. Son succès est tel qu'il fut par la suite nommé professeur. Il acquiert en 1938 la nationalité britannique. Il devient professeur à l'Université de Chicago en 1950.

Biographie et idées

Il écrit en 1944 La route de la servitude, un best-seller traduit en 20 langues et ayant occassionné plus de 30 rééditions aux Etats-Unis. La première édition abrégée américaine de 1945 toucha environ 600 000 lecteurs américains. Il s'agit d'une analyse du totalitarisme qui ravage l'Europe des années 1940, qui se positionne à contre-courant des grandes idéologies qui dominent l'époque (nazisme et communisme). La thèse centrale est que la socialisation de l'économie et toute intervention de l'État dans le marché débouchent sur la suppression des libertés individuelles. Le pouvoir coercitif de l'État transforme toute question économique ou sociale en question politique. Il considère qu'il n'existe pas de différence de nature entre fascisme et stalinisme, socialisme et totalitarisme.
En 1947 il fonde la Société du Mont Pèlerin, une association internationale d'économistes libéraux.
Ses thèses sur le mal-investissement et le rôle du crédit dans le développement des crises économiques s'opposent au keynésianisme : il cherche à montrer comment les politiques keynésiennes de croissance économique, basé sur l'utilisation du budget public, produisent sur le long terme à la fois inflation, stagnation économique et chômage (telle la stagflation des années 1970).

Il développe la théorie « autrichienne » des cycles économiques déjà esquissée par Ludwig von Mises : il soutient que les crises économiques sont provoquées par les politiques monétaires expansionnistes des banques centrales et que la seule façon d'en sortir est de laisser jouer les forces du marché. L'économie se trouve comparée dans cette théorie à la nature, son fonctionnement repose alors sur des lois, comme dans les sciences dures. La meilleure solution pour Hayek serait donc de laisser l'économie suivre sa tendance naturelle qui fonctionnne parfaitement seule. Cette théorie des cycles économiques lui vaut le Prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel en 1974. La différence majeure de son approche avec Ludwig von Mises ou celle des théoriciens du surinvestissement est de ne pas se contenter d'une analyse globale de l'offre de monnaie dans l'économie. En s'appuyant sur l'apport de Bohm-Bawerk et de son détour de production, il montre comment une économie peut être complétement déstabilisée par l'effet du crédit. Les différentes étapes de production sont modifiées et certains secteurs se développent au détriment de certains autres. La faillite généralisée arrive quand certains pans de l'économie ne sont plus rentables du fait de taux d'intérêt trop élevés compte tenus des objectifs escomptés.

Il s'oppose aux intellectuels socialistes ou constructivistes, qui croient que l'on peut refaire le monde à partir d'un projet de société théorique. Plus généralement, il combat toutes les idées affirmant qu'il est possible et souhaitable d'agir sur l'économie au nom de l'intérêt général, dont il récuse l'existence. Il cherche à expliquer notamment comment l'intervention étatique dans le marché ne génèrerait qu'inflation, chômage, récession ou dépression.
Comme la plupart des libéraux depuis Alexis de Tocqueville, Hayek considère que la démocratie est un moyen, et non une fin en soi : « Que dans le monde occidental, le suffrage universel des adultes soit considéré comme le meilleur arrangement, ne prouve pas que ce soit requis par un principe fondamental » (dans Constitution de la liberté). Elle a uniquement l'avantage de permettre l'alternance politique sans violence. Elle se doit cependant d'éviter la démagogie et l'atteinte aux actes individuels qui résulterait d'un débordement inconsidéré de la démocratie hors du champ restreint où elle doit s'appliquer selon Hayek.

Il ajoute que la démocratie couplée à l'étatisme, tend à devenir totalitaire. Il considère que les citoyens des sociétés occidentales ont cessé d'être autonomes en devenant dépendants des bienveillances de l'État.

Bibliographie

Voici une liste des principales œuvres de Friedrich August von Hayek :

Théorie monétaire et cycle des affaires (1929)
Prix et Production (1931)
Profits, intérêt et investissement (1939)
La pure théorie du capital (1941)
La route de la servitude (1944) (dédié « aux socialistes de tous les partis »)
Individualisme et ordre économique (1948)
L'ordre sensoriel : enquête sur les fondations de la psychologie théorique (1952)
La constitution de la liberté (1960)
Droit, législation et liberté (1978)
Chômage et politique monétaire (1979)
La présomption fatale (1988)

Catégorie :
Strategie
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Date de publication :
3 mai 2006