Plus généralement appliqué aux entreprises, la gestion du risque s'attache à identifier les risques qui pèsent sur les actifs de l'entreprise, ses valeurs au sens large, y compris, et peut être même avant tout, sur son personnel. On distingue généralement deux catégories d'actifs : les financiers et les non financiers. Les dirigeants d'entreprises ont pour mission de rendre leur exploitation viable (équilibrer les charges avec les ressources) voire de la développer (ressources supérieures aux charges = production de richesse). Le résultat obtenu leur permettra de survivre (résultat nul) voire d'en assurer la pérennité en la développant (résultat positif).
Toute activité économique générant des risques, ces mêmes dirigeants doivent les gérer et avant tout les évaluer. Pour cela, il faut les identifier puis les réduire au minimum, assumer financièrement la charge de ceux qu'ils jugeront acceptables (en fonction de la taille et des capacités financières de l'entreprise), externaliser les autres, généralement auprès de professionnels de l'assurance, en souscrivant des contrats d'assurance.
On distingue quatre manières de gérer le risque, par ordre croissant de coût :
- L’évitement : l'activité présentant un risque, on ne fait pas l'activité ; cette stratégie est la plus sûre et la moins chère, mais elle est un frein au développement de l'entreprise ;
- L’acceptation : le risque est accepté et l'on contracte une assurance ; cette approche cynique ne permet pas de protéger les personnels ni l'outil de production ;
- La réduction du risque : prévention, analyse des risques et mesures de protection, recherche et maîtrise des points critique…
- Le transfert : l'entreprise sous-traite l'activité à risque ; un sous-traitant sérieux et qualifié fera payer très cher sa prestation, et le recours à un sous-traitant non qualifié ou dédaigneux du risque fera courir un risque encore plus grand.
- La prévention (ce qui suppose l'évaluation préalable du risque,
- La diversification des risques,
- L'assurance, qui ne couvre que le risque assurable,
- Et en matière financière, certains outils permettant de transfèrer le risque à des opérateurs disposés à le prendre, (soit dans une optique de spéculation, soit pour couvrir un risque inverse).
La couverture du risque (aussi appelée « hedging ») par l'utilisation de contrats dérivés
La titrisation, c'est à dire la transformation de l'élément risqué (par exemple une créance) en titre négociable. La titrisation permet de se débarrasser du risque en le transformant en "papier" et de le revendre.
- Le risque de contrepartie, c'est le risque que la partie avec laquelle un contrat a été conclu ne tienne pas ses engagements. (Livraison, paiement, remboursement, etc.)
- Le risque de taux, c'est le risque des prêts-emprunts. C'est le risque que les taux de crédit évoluent défavorablement. Ainsi si vous êtes emprunteur à taux variable, vous êtes en risque de taux lorsque les taux augmentent car vous payerez plus cher. A l'inverse, si vous êtes prêteur, vous êtes en risque de taux lorsque les taux baissent car vous perdez des revenus.
- Le risque de change, c'est le risque sur les variations des cours des monnaies entres elles. Risque sensiblement lié au facteur temps.
- Le risque de liquidité, c'est le risque sur la facilité à acheter ou à revendre un actif. Si un marché n'est pas liquide, vous risquez de ne pas trouver d'acheteur quand vous le voulez ou de ne pas trouver de vendeur quand vous en avez absolument besoin. C'est un risque lié à la nature du sous-jacent (de la marchandise) mais aussi à la crédibilité de l'acheteur-Vendeur.
En effet, il est facile d'acheter ou de vendre un produit courant à une contrepartie de confiance, mais plus difficile avec un produit très spécialisé. C'est la liquidité de ce produit. De plus, si l'acheteur/vendeur n'est pas crédible, le risque de contrepartie pour les éventuels fournisseurs/clients, les dissuade de traiter. L'acheteur/vendeur est en risque d'approvisionnement; en risque de "Liquidité".
Il y a d'autres risques mais la plupart se rapprochent de ceux-là. Par exemple, on parle de risque pays. Si un pays connaît une crise très grave (guerre, révolution, faillite en cascade, etc..) alors même les entreprises de confiance, malgré leur crédibilité vont se retrouver en difficulté. C'est un risque de contrepartie lié à l'environnement de la contrepartie.