Jacques Attali (1er novembre 1943 à Alger) est un économiste, écrivain et haut fonctionnaire français, qui fut notamment conseiller de François Mitterrand.
Issu d'une famille juive, son père, Simon Attali, était un autodidacte, qui avait réussi à l'enseigne de « Bib et Bab » dans la parfumerie à Alger. Simon Attali décida, avant l'indépendance de l'Algérie, de venir vivre avec sa famille, dès 1957 à Paris, rue de la Pompe dans le XVIe arrondissement.
Jacques Attali, et Bernard Attali, son frère jumeau se firent deux amis au lycée Janson de Sailly : Jean-Louis Bianco et Laurent Fabius. Attali est docteur d'État en sciences économiques, diplômé de l'École polytechnique (major de promotion 1963), de l'École nationale supérieure des mines de Paris, de l'Institut d'études politiques de Paris et de l'École nationale d'administration (ÉNA), dont il sort en 1970. Il effectuera un stage d'énarque en 1968 dans la Nièvre, sous la férule de Pierre Verbrugghe (futur préfet de police de Paris) et rencontre à cette occasion pour la troisième fois François Mitterrand.
Il rentre au Conseil d'État à 27 ans. En 1972, il publie ses deux premiers livres : Analyse économique de la vie politique et Modèles politiques, et obtient un prix de l'Académie des Sciences.
Professeur à Dauphine, il réunit autour de lui quelques jeunes chercheurs : Yves Stourdzé, inventeur du programme européen de recherche (Eurêka), ou Erik Arnoult alias Érik Orsenna, prix Goncourt en 1988 et conseiller spécial de Roland Dumas au Quay d'Orsay. Il développe déjà l'art de savoir agréger autour de lui des personnalités très diverses qui, dans le journalisme, les mathématiques, le show-biz ou l'analyse financière, sont comme lui des premiers de la classe.
En 1973, il retrouve François Mitterrand. En 1981, lors de son arrivée à l'Élysée, il devient « conseiller spécial », et s'installe dans l'ancien bureau des aides de camp qui jouxte le bureau présidentiel. Il dispose depuis longtemps d'un solide carnet d'adresses, de Barre à Delors, de Lagardère à Riboud, de Coluche à Michel Serres. Il en profite aussi pour faire venir à l'Élysée quelques vieux copains comme Jean-Louis Bianco ou Alain Boublil, et quelques jeunes énarques, comme François Hollande ou Ségolène Royal. En 1982, il plaide pour la rigueur économique. Il rédige chaque soir des notes pour le président sur l'économie, la culture, la politique ou le dernier livre qu'il a lu ou plutôt parcouru. Il aura aussi une autre tâche : sherpa pour les sommets du G7. Il sera l'organisateur du bicentenaire du 14 juillet 1789 et du sommet du G7 à Paris. En 1984, il met en place le programme européen Eurêka, qui est en charge de développer les nouvelles technologies.
Lors du second septennat de François Mitterrand, Jacques Attali quitte l'Élysée (en 1990). Il devient président de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) entre 1991 et 1993, une institution dont il lance l'idée en 1989, avant la chute du mur de Berlin, et qui doit aider à la reconstruction des pays de l'Est. Sa gestion de la BERD (notamment la construction du siège) sera très contestée par certains journalistes et hommes politiques [1]. Jacques Attali est le président d'une société de conseil spécialisée dans les nouvelles technologies et le président et fondateur, en 1998, de PlaNet Finance, une organisation internationale sans but lucratif ayant pour objectif de lutter contre la pauvreté en soutenant le développement de la microfinance.
Son frère jumeau, Bernard Attali est ancien PDG de Air France.
Jacques Attali a écrit depuis 1973 quarante livres : histoire (1492), essais (La Figure de Fraser), mémoires (les célèbres Verbatim), romans (Nouv'Elles, La Vie éternelle, Au-delà de nulle part...), biographies (Pascal, Warburg) ou encore des pièces de théâtre et des contes pour enfants. Chaque année, il publie au moins un livre.
Chroniqueur pour le magazine L'Express depuis plusieurs années. Il a écrit en 2005 une biographie de Karl Marx, Karl Marx, ou l'esprit du Monde.