Jean-Baptiste Say, (né à Lyon, le 5 janvier 1767 et mort à Paris le 14 novembre 1832), est un économiste classique, journaliste et industriel français. Il est connu pour la loi de Say (ou loi des débouchés).
Il est issu d'une famille de négociants protestants nîmois ayant émigré à Amsterdam puis à Genève, lors de la révocation de l'édit de Nantes, et revenue en France au cours du XVIIIe siècle. C'est au cours d'un voyage en Grande-Bretagne, où la révolution industrielle est en cours, qu'il adopta les idées libérales et en particulier les théories d'Adam Smith dont il fut un ardent défenseur de retour en France. En 1789, il publie la brochure : la Liberté de la presse. En 1792, il participe aux campagnes militaires de la Révolution française en Champagne.
Industriel sous l'Empire
Après cette expérience malheureuse avec l'Empire, il se forma au métier de la filature à la toute récente école du Conservatoire des Arts et Métiers et monta une filature de coton avec Isaac-Louis Grivel en 1805 à Auchy-lès-Hesdin, dans le Pas-de-Calais.
La manufacture connut son apogée en 1810 et fut sans doute l'une des plus puissantes au nord de Paris de ces années. Se sentant sans doute de plus en plus isolé et surtout n'entretenant plus de cordiales relations avec son associé, il quitta le monde des affaires en 1812 plus riche qu'en 1805 mais sans réellement avoir fait fortune. Car s'il fut un entrepreneur plutôt clairvoyant et autoritaire on ne peut affirmer qu'il fut redoutable homme d'affaires. Mais cette expérience amena l'économiste à repenser certaines approches théoriques de son Traité.
Il publia la seconde édition après la mort de Napoléon en 1814. La restauration de la royauté lui permit d'obtenir les honneurs en France. Ses nombreux ouvrages d'économie politique firent qu'il fut invité à donner des lectures à l'Athénée Royale en 1816 et qu'il fut nommé professeur à la chaire d'économie industrielle au Conservatoire national des arts et métiers1, en 1819, puis, peu de temps avant sa mort, au Collège de France, en 1831 où il occupa la première chaire d'économie. Jean-Baptiste Say est mort le 14 novembre 1832 à Paris et enterré au cimetière du Père Lachaise. A sa mort, il est l'économiste français le plus connu2.
Il se présente comme un disciple d'Adam Smith.
L'économie de l'offre, dans la tradition de Say, s'oppose à l'économie de la demande, qui est celle de Malthus et plus tard de Keynes.
On doit à Jean-Baptiste Say la division tripartite qui est restée classique : production, répartition, consommation.
La Loi de Say
La loi de Say, ou loi des débouchés, prévoit que « plus les producteurs sont nombreux et les productions multiples, plus les débouchés sont faciles, variés et vastes ». Dans une économie où la concurrence est libre et parfaite, les crises de surproduction sont impossibles. Il ne peut y avoir de déséquilibre global dans les économies de marché et de libre entreprise, il y a un équilibrage spontané des flux économiques (production, consommation, épargne, investissement). Say ne nie pas la possible existence d'excédents, mais les crises de surproduction ne touchent, pour lui, que certains secteurs et ne sont pas durables. Cette loi est parfois réduite à tort à la formule « toute offre crée sa propre demande ». Un meilleur résumé de cette approche serait : « on ne dépense jamais que l'argent qu'on a gagné ». Keynes critiqua cette loi en la considérant comme irréaliste
Voici une liste des principales œuvres de Jean-Baptiste Say:
1800, Olbie ou Essai sur les moyens de réformer les mœurs d'une nation
1803, Traité d'économie politique ou Simple exposé de la manière dont se forment, se distribuent et se consomment les richesses
1804, Épitomé des principes fondamentaux de l'économie politique
1815, De l'Angleterre et des Anglais
1815, Catéchisme d'économie politique
1817, Petit volume contenant quelques aperçus des hommes et de la société
1821, Lettres à M. Malthus sur l'économie politique et la stagnation du commerce
1828, Cours complet d'économie politique pratique