La loi de Baumol est une théorie économique formulée par le chercheur américain William Baumol, aidé de William Bowen.
La théorie se propose de dénouer le problème du financement public de l'industrie du spectacle vivant.
En 1965, les deux auteurs sont chargés par
Ils souhaitent expliquer les raisons pour lesquelles les salles de spectacles de Broadway connaissent une augmentation croissante de leurs coûts d'exploitation, de leur non-profitabilité chronique et d'une raréfaction de leur public.
Selon cette loi, le bien culturel spectacle se développe dans un "secteur archaïque" caractérisé par la stagnation de l'innovation technologique. Dès lors, les gains de productivité sont quasi-inexistants (productivity lag). Le facteur travail prédomine alors et reste incompressible (on ne peut par exemple retirer les ténors dans un opéra). De plus, les salaires de l'industrie du spectacle ont tendance à s'aligner sur les autres secteurs. Les coûts de production s'élèvent dans les mêmes proportions. Les recettes quant à elles croissent moins rapidement (earnings gap), engendrant des tensions inflationnistes. Cette caractéristique est connue sous le nom de "maladie des coûts" (Cost disease).
L'endiguement de cette dynamique est difficile car les économies d'échelle y sont difficiles à réaliser. En effet, le nombre de représentations est limité. Le prix de la place de spectacle est fixé avant le lancement. La fréquentation (demande) est inélastique à la marge, la qualité étant prépondérante dans une fourchette de prix raisonnable dans le choix. L'unique marge de manœuvre reste l'augmentation qualitative.
Le public recherche toujours des spectacles plus audacieux, donc coûteux. Les prix des billets sont toujours de plus en plus élevés, ne permettant pas de séduire de nouveaux clients et risquant dans le pire des cas d'essouffler la demande existante. Les producteurs du marché spectacle vivant sont alors confrontés à un manque chronique de liquidités (fonds propres).
Pour les pouvoirs publics se pose un dilemme : soit ils financent des spectacles toujours plus coûteux, soit ils laissent de nombreux acteurs sortir du marché en paupérisant l'offre. Baumol conclut au besoin de financements externes, mécénat, fonds publics, prélevés auprès des secteurs modernes.
Le secteur du spectacle vivant ne répond pas à la règle de libre concurrence capitaliste