La révolution industrielle eut lieu en Angleterre. En Europe, au XVIIème siècle, l’Angleterre est une exception à plus d’un titre. Elle fait exception sur le plan culturel. Depuis le traité de Westphalie (1648), qui stabilise la situation en Europe, en consolidant
Au XVIIIème siècle, le Royaume-Uni possède une grande flotte maritime, un grand capital technique et économique. L’affrontement franco-anglais est à son paroxysme. Les Anglais dominent la mer, malgré les grands efforts français. L'avance anglaise est technique (chronomètre de marine), la richesse française se dilue dans sa puissance démographique (un Européen sur cinq est alors Français).
C’est dans ce contexte que naît la Révolution industrielle. Sa précocité en Angleterre pose la question de ses origines.
Plusieurs facteurs sont avancés :
L'acceptation des innovations et des changements qu'elles entraînent.
La création d'un premier système de brevets.
La révolution agraire.
La disponibilité de charbon et de coke.
Tout changement dérange l'ordre établi, et il n'est pas évident que ceux qui sont au pouvoir et à qui l'ordre établi profite rendent le changement possible.
Par exemple la substitution de coke au charbon de bois n'était pas de l'intérêt des propriétaires des forêts. De même, la machine à vapeur pour ceux qui disposaient de la force hydraulique. En France, la noblesse et les grandes abbayes qui possédaient forêts et moulins ont plutôt recherché l'immobilisme. Face à la thèse libérale d'Adam Smith, les corporations volent en éclats. En France, le système est protégé par la monarchie, et refuse l'innovation. Ainsi la corporation des modères à Lyon rachète tout les brevets et compagnies concurrentes pour sauver son métier (un remorquage à la main), jusqu'en 1820!
Cet état d'esprit favorable à l'innovation existait en Angleterre. En effet le pays est très sensible aux pénuries, comme le bois, indispensable pour la marine. Il est à l'étranger, et cela implique la meilleur marine du monde. De même, l'Angleterre importe son fer de Suède et Russie. C'est une raison essentielle de la colonisation, et les innovations deviennent indispensables.
Cette théorie fut créée par Adam Smith. Selon elle, la richesse d'une nation repose sur sa production de biens. Selon Adam Smith, pour favoriser cette production, mieux vaut laisser toute la liberté possible au marché et à l'entrepreneur.
La première véritable législation attribuant un monopole pour les inventions apparaît à Venise en 1474. Cette loi précisait que le monopole était la contrepartie de sa divulgation. Dès cette époque, le brevet a deux fonctions :
- Protéger les inventeurs de la concurrence.
- Informer les innovateurs.
En Grande-Bretagne, la législation sur les brevets apparut progressivement : selon l'usage britannique, le système de brevets fut créé sans intervention du gouvernement, par une succession de décisions de justice. Sous la reine Anne, les juges de la couronne donnèrent comme condition d'obtention d'un brevet que « Le demandeur doit décrire par écrit et établir la nature de l'invention et la façon de la réaliser ».
En 1718, le brevet accordé à James Puckle pour une mitrailleuse fut l'un des premiers à qui on demanda une « spécification ». Le fameux brevet d'Arkwright pour des machines de filage fut invalidé en 1785 pour absence d'une spécification adéquate, après dix ans d'existence.
Par ailleurs, l'acceptation du brevet de James Watt en 1796 pour les machines à vapeur établit le principe important selon lequel un brevet peut être accordé pour l'amélioration d'une machine connue, ainsi que pour des idées et des principes - à condition qu'ils puissent être appliqués concrètement.
L'existence de brevets assurant un monopole à l'inventeur pour une durée déterminée incita les innovateurs à investir en temps et en argent, avec la possibilité en cas de succès de pouvoir bénéficier de leurs efforts. En France, la première législation sur les brevets fut créée en 1791.