Le Fonds monétaire international (FMI) est une organisation internationale qui a pour vocation officielle d'aider les pays qui éprouvent de graves difficultés économiques, notamment des problèmes de solvabilité par rapport aux prêteurs. C'est une organisation internationale de type inter-gouvernemental.
HistoireLe FMI a vu le jour en juillet 1944 lors des Accords de Bretton Woods, au cours desquels les représentants de 29 gouvernements en 1946 (184 en 2005) ont convenu d'un cadre de coopération économique conçu pour prévenir le retour aux politiques économiques désastreuses qui avaient contribué à
Droit de votes proportionnels aux sommes versés : les États ont un poids dans les votes équivalent aux sommes versées à l'organisation. Cela ne responsabilise pas assez les pays emprunteurs qui sont peu parties-prenantes dans les décisions d'attribution des fonds, lesquelles peuvent ainsi s'inspirer de critères plus politiques qu'économiques.
Les États-Unis est le contributeur principal du FMI, et possèdent presque 20% des droits de votes. Les 10 premiers pays ont la majorité des droits de votes. Ce qui fait dire aux détracteurs du FMI qu'il est un instrument au service des grands pays finançant le FMI pour imposer les vues économiques de l'organisation, majoritairement sur les 174 autre pays contributeurs, ainsi que sur les pays ayant recours à aux financements du FMI.
184 pays sont membres du FMI.
Ce système de vote censitaire est critiqué, notamment par les tenants de la mondialisation démocratique.
L'article I des statuts du FMI en fixe les buts : « Encourager la coopération monétaire internationale; faciliter l'expansion et l'accroissement harmonieux du commerce mondial; promouvoir la stabilité des changes; aider à établir un système multilatéral de paiements; mettre temporairement, moyennant des garanties adéquates, ses ressources générales à la disposition des États membres qui font face à des difficultés de balance des paiements. Plus généralement, et conformément à ses autres buts, le FMI a pour responsabilité d'assurer la stabilité du système financier international. » (extrait du site du FMI).
Le FMI est en ce sens, le responsable de dernier ressort de la liquidité du système financier international, pour éviter le blocage des échanges et la contagion à tout le système (risque systémique) de problèmes momentané de solvabilité d'un pays ou d'une banque centrale donnée. C'est une sorte de « banque centrale des banques centrales et trésors publics ».
En pratique, le FMI est surtout connu, en dehors de son activité courante de surveillance du système financier mondial, pour ses prêts de dépannage aux pays dont le système bancaire et le Trésor public présentent un gros risque de solvabilité, au point de ne pouvoir rembourser leurs dettes. Cela le différencie de la Banque mondiale ou de la BEI qui accordent des crédits d'investissement, et également de la BRI s'occupant plus particulièrement des règles bancaires et de la coordination des banques centrales.
Le FMI étant responsable de la bonne utilisation (et du remboursement) des fonds qu'il mobilise auprès de la communauté internationale, se doit, comme tout prêteur, de fixer des conditions à ses interventions. C'est ainsi que pour obtenir une aide financière, les pays doivent se mettre en conformité avec les recommandations économiques du FMI. C'est ce que l'on appelle les ajustements structurels. Ces derniers sont principalement destinés à faire baisser les dépenses publiques et à privatiser certains secteurs considérés par le FMI comme inefficaces. Le FMI peut également demander à ce que les pays fassent un effort pour libéraliser l'accès à leur marché intérieur.
En principe ces recommandations évitent des plans d'austérité beaucoup plus dramatiques au cas où le pays se retrouvait en défaut de paiement et ne trouverait aucune source de financement. Reste la question de savoir si ces recommandations sont suffisamment adaptées à la diversité des situations propres à chaque pays.
L'encouragement à la dérégulation du marché du travail
La dérégulation (ou "réforme", ou "assouplissement") du marché du travail est une idée fréquemment mis en avant par le FMI pour soutenir la croissance économique.
Exemple dans les différentes zones économique du monde: Perspectives de L'économie Mondiale, Septembre 2005, pages 33, 37 ,57 et 90
Le FMI a par ailleurs créé un "Indice de protection de l'emploi", pays par pays, et encourage à sa diminution. Bulletin du FMI, 30 janvier 2006, page 4.
En guise d'exemple, en France, le FMI a soumis (juin 2005) une conclusion félicitant le gouvernement français pour l'introduction du Contrat Nouvelle Embauche, et a encouragé le gouvernement a généraliser son application (entreprises de plus de 20 salariés, extension de la période d'essai a plus de 2 ans). Il a aussi encouragé le gouvernement français a diminuer les minima sociaux, et déconseille de nouvelles revalorisations du SMIC. Le FMI conseille également le plafonnement des allocations et mettre en place leur dégressivité. Parallèlement, des sanctions contre les chômeurs en cas de "non-respect de l'obligation de recherche active d'emploi" devraient être appliquées.