Le modèle de Jakobson

Cet autre modèle, fondé sur la linguistique, est proposé par Roman Jakobson (1896-1982). Ce linguiste russe développe un point de vue centré non plus sur la transmission d'un message, mais sur le message lui même, évitant ainsi les dangers d'instrumentalisation technique. Ces travaux sont à lier à l'impulsion linguistique de Ferdinand de Saussure, conceptuelle de Shannon et Weaver, et philosophique de John L. Austin. Il est composé de 6 facteurs. À chacun de ces facteurs est lié une fonction du message, explicitée par Jakobson.

La fonction expressive

Il s'agit de la fonction relative à l'émetteur. Elle consiste à informer le récepteur sur la personnalité ou les pensées de l'émetteur. C'est en quelque sorte le message qu'on souhaite faire passer au récepteur. Dans un contexte informatique, la fonction expressive pourrait être remplie par des méta informations ou méta-données exprimant l'état psychologique de l'agent émetteur.
Exemple : J'ai faim !

La fonction conative

C'est la fonction relative au récepteur. Elle marque la volonté du destinateur à agir sur le destinataire, à l'influencer. Son rôle est d'interpeller le récepteur, d'établir le lien avec lui. C'est évidemment la fonction la plus privilégiée par la publicité.
Cet aspect est lié à une autre approche, la théorie des actes de langage. Des formes grammaticales comme le vocatif ou l'impératif permettent l'instanciation de cette fonction, de la même manière que les verbes dits performatifs comme « demander », « affirmer », « proposer »...

La fonction phatique

Elle permet d'établir, de maintenir ou d'interrompre le contact physique et psychologique avec le récepteur. Elle permet aussi de vérifier le passage ... physique du message.
Il s'agit de rendre la communication effective avant la transmission d'information utile. L'exemple typique est le « Allo » d'une communication téléphonique.

La fonction métalinguistique

C'est la fonction relative au code, le dictionnaire, le mode d'emploi. Avant d'échanger des informations il peut être important que l'échange porte d'abord sur le codage utilisé pour le message. Ainsi les partenaires vérifient qu'ils utilisent un même code. Cette fonction consiste donc à utiliser un langage pour expliquer ce même langage ou un autre langage. On l'appelle parfois « fonction de traduction ».
Exemple : 日本語, c'est du Japonais.

La fonction référentielle

Cette fonction du message est orientée vers le contexte. Il s'agit d'expliquer le contexte du message, dans la mesure où c'est de lui que va dépendre la compréhension du message.
Le contexte d'une communication peut être par exemple une référence à la conversation en cours, ou encore à une culture, un pays.
Exemple : Un tableau. Les différents éléments du tableau représentent la fonction référentielle car ils informent du sujet du tableau : science fiction, art classique, etc.

La fonction poétique
Contrairement à ce qu'on pourrait croire, cela ne se limite pas seulement à la poésie. Cette fonction se rapporte à la forme du message dans la mesure ou elle a une valeur expressive propre.
Il s'agit donc de mettre en évidence tout ce qui constitue la matérialité propre des signes, et du code. Cette fonction permet de faire du message un objet de plaisir parce qu'il est beau. Le niveau de langue, le ton, la hauteur de la voix construisent la fonction poétique d'un message oral, par exemple. Il s'agit de tous les procédés poétiques tels que l'allitération, les rimes, etc.
Exemple : Une voiture ou un site Internet peuvent être beaux par eux même. Dans ce cas ils ont une fonction poétique. Une illustration dans un livre.

Catégorie :
Strategie
Auteur de l'article :
© Copyright 2006 - Wikipédia - sous licence GFDL - www.wikipedia.fr / www.1001Interactive.com
Source :
Date de publication :
2 novembre 2006