Le partage de la valeur ajoutée a des implications à la fois économiques et sociales. Economiquement, elle détermine dans une large mesure l’importance relative des flux globaux de la consommation et l’investissement.
Si une part importante de la valeur ajoutée est accordée au travail, la consommation sera favorisée.
Si au contraire c’est le capital qui tire son épingle du jeu c’est l’investissement qui pourra être accru.
Socialement, on peut dire que le partage de
Dans une vision d’économiste classique, pour lequel le capital el le travail sont imparfaitement substituables, le partage de la valeur ajoutée est plus une question de rapports de force que de grandeurs économiques, même si le taux de chômage par exemple, peut renforcer le pouvoir de négociations des salariés ou, parallèlement, la rareté des capitaux celui du capital.
Le volume de l’emploi est fixe : il est entièrement déterminé par le stock de capital disponible, c’est-à-dire par le stock de capital de l’économie. Une fois que la valeur ajoutée a été dégagée, il faut décider de quelle façon on répartit celle-ci entre capital et travail.
Ce partage met alors en jeu un conflit distributif : Thomas Piketty écrit ainsi à ce sujet « En l’absence de toute action publique de redistribution, le partage effectif entre capital et travail dépendra, par exemple, du pouvoir de négociations des syndicats, des capacités des employeurs à s’approprier une large part, ou plus généralement de l’état présent des rapports de forces entre capitalistes et travailleurs. ».
Dans une autre perspective économique, dans laquelle travail et capital sont substituables, le prix des facteurs va jouer un rôle dans l’allocation de ces deux facteurs dans le processus productif : en d’autres termes si le travail est « trop gourmand », on remplacera les ouvriers par des machines. Mais là encore on peut considérer que cette substituabilité est un argument dans le conflit distributif : si les salariés ont une part trop élevée, l’employeur peut menacer de remplacer la main d’œuvre par du capital. Inversement si le capital est trop cher (taux d’intérêt élevé, fort coût de machines…) l’employeur peut recourir à plus de travail en attendant une baisse de celui-ci.
Premièrement il faut remarquer que l’État peut influer en faveur de l’un ou l’autre partie de deux manières : soit en pesant lors des négociations, soit en agissant à posteriori en redistribuant par l’impôt. Favoriser le capital répond à un souci de préserver les capacités et les incitations des entreprises et des propriétaires à investir et à accumuler du capital et donc à augmenter les capacités futures de productions de l’économie. Favoriser le travail revient à augmenter les salaires et répond à une volonté de relance de la croissance par la consommation.