Les « lois Informatique et libertés » (aussi appelées LiL) sont des lois destinées à garantir la protection de la vie privée des citoyens face aux moyens de traitement automatisés de données numériques.
En effet, l'informatique permet de traiter en masse des données, de manière beaucoup plus rapide et « efficace » que les fichiers papier. La première utilisation malveillante du traitement automatisé fut le tri des juifs par des ordinateurs IBM par le régime nazi en Allemagne (via Dehomag, branche allemande d'IBM à l'époque) à partir des données du recensement qui comprenaient notamment
Bien que signée en
En effet, dès 1970, le député Michel Poniatowski propose à l'assemblée nationale la création d'un comité de surveillance et d'un tribunal de l'informatique, cette suggestion, reprise plus tard par d'autres, est rejetée. Pourtant en
Ce projet perçu comme une entrave grave à la liberté fit scandale lorsque le monde titra le 21 mars 1974 : « SAFARI ou la chasse aux français ». Cette tribune provoqua un tollé politique, auquel dut faire face le tout récent ministre de l'intérieur Jacques Chirac, qui venaient « d'échanger » son poste à l'agriculture avec celui de Raymond Marcellin depuis moins d'un mois. On reprochait à ce dernier, nommé à la suite de mai 68, sa gestion de la crise du Canard Enchaîné, sorte de Watergate à la française, engendré par la découverte de deux agents de la DST (Direction de la Surveillance du Territoire) en train de poser des micros, déguisés en agents d'EDF, dans les locaux du célèbre journal satirique.
Mais le 2 avril 1974, Georges Pompidou, Président de la République, que les bulletins officiels disaient atteint d'une simple grippe, décède de sa maladie de Waldenstrom (forme de cancer). Valéry Giscard d'Estaing est alors élu Président de la République, grâce au soutien de Jacques Chirac et surtout de la popularité de ce dernier en monde rural, acquise lors de son passage à l'agriculture, il est nommé Premier Ministre et appelle au ministère de l'intérieur M.Poniatowski, qui face à la critique, reprend son idée et crée la Commission de l'informatique et des Libertés et mit sur pied le projet, qui malgré sa démission en 1977, aboutira à
Cependant il est très important de remarquer que les législateurs, qui n'avaient pour ambition que de reconnaître de nouveaux droits aux citoyens à l'égard des grands systèmes centralisés d'information, dont les administrations commençaient à se doter, ne pouvaient ne serait-ce qu'imaginer le développement d'Internet et ont toutefois réussi à créer une « loi monument », pilier de la législation électronique.