Dans la foulée de l'élection de François Mitterrand à la présidence de
Ces lois sont un "mélange d'humanisme chrétien et de calcul managérial, propre à la "Deuxième Gauche"", pour reprendre une expression du professeur de droit Alain Supiot. En effet, Elles s'inscrivent dans la ligne du mot d'ordre "autogestion" lancé après Mai 68 par le petit Parti Socialiste Unifié (PSU), formation éclectique animée notamment par Michel Rocard. Celui-ci y revendique, en janvier
* elles créent des délégués du personnel, élus par l'ensemble des salariés, et qui suppléent aux autres institutions représentatives du personnel (délégué syndical ou comité d'entreprise) en cas d'absence dans l'entreprise ;
* elles créent le comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), qui remplace le comité d’hygiène et de sécurité et la commission d’amélioration des conditions de travail du comité d’entreprise
* elles fixent les pouvoirs disciplinaires du chef d'entreprise et limitent très précisément le règlement intérieur ; celui-ci ne peut pas porter atteinte aux libertés individuelles et collectives ; de même, soucieux de mieux protéger les personnes victimes de discrimination dans le cadre de la vie professionnelle, un nouvel article du Code du Travail (L122-45) qui prohibe la sanction ou le licenciement d’un salarié fondé sur “son origine, son appartenance à une ethnie, une nation ou une race”...
* elles rendent obligatoire dans chaque entreprise une négociation collective annuelle sur les salaires, la durée et l'organisation du travail.