La médecine du travail est une spécialité médicale qui concerne la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles.
En effet, avec le développement de l'industrialisation, l'impact des conditions de travail sur la santé des travailleurs a pris une part de plus en plus importante, en particulier :
* risques d'accident liés à l'activité (chute de hauteur, erreur de manipulation de véhicules et engins de levage, risque d'écrasement et de plaies liés aux pièces en mouvement) ;
* risques liés à la posture : levage de charge, position assise durant une longue durée ;
* risque lié aux émanations de produits dangereux ;
* les problèmes liés au travail sur écran d'ordinateur.
Cela a mené à la création d'une spécialité médicale axée sur :
* l'analyse des risques ;
* le conseil et la formation des employés et des travailleurs ;
* le contrôle de la santé des travailleurs.
En France, la médecine du travail est un service médical institué par la loi du 11 octobre 1946 pour toutes les entreprises du secteur privé au bénéfice de leurs salariés.
Le médecin du travail est un spécialiste en pathologies professionnelles et hygiène industrielle. Il est titulaire d'un diplôme d'étude spéciale de médecine du travail. L'accès à la formation se fait par la voie du concours de l'internat puis 4 années de formation théorique et pratique après le tronc commun de 6 ans. Souvent le médecin du travail suit des formations complémentaires : en ergonomie, psycho dynamique du travail, épidémiologie, radioprotection,…
Son rôle exclusivement préventif consiste à « éviter toute altération de la santé des travailleurs du fait de leur travail ». Pour ce faire, les activités des médecins du travail sont réparties entre des examens médicaux et des actions en milieu de travail (visites d'entreprises, évaluation des risques professionnels, propositions d'aménagement de poste,…)
Les entreprises doivent disposer d'un médecin du travail soit en adhérant à une association interentreprises de santé au travail, soit en créant leur propre service de santé au travail si la taille de l'effectif des salariés atteint 2 200 salariés ou nécessite 2 134 examens médicaux annuels.
Depuis la création de l'institution, plusieurs décrets d'application ont fait évoluer des modalités pratiques de sa mise en œuvre. La partie législative est codifiée à l'art L 241 1 et suivants du Code du travail et la partie réglementaire à l'article R 241 1 et suivants du Code du travail.
La médecine du travail est financée par les employeurs. Les partenaires sociaux exercent un contrôle sur son organisation et son fonctionnement. Actuellement, ce contrôle est défaillant, par insuffisance numérique de représentants syndicaux de salariés.
1. la fonction publique d'État : la médecine de prévention ;
2. la fonction publique hospitalière : la médecine du travail hospitalière ;
3. la fonction publique territoriale : la médecine professionnelle et de prévention.
À noter :
* une visite médicale à la médecine du travail est obligatoire à l'embauche, puis au maximum tous les deux ans, ainsi qu'après un arrêt de travail pour accident du travail de plus de 7jours ou un arrêt pour maladie de plus de 21 jours ; en cas de risques spéciaux la visite d'embauche peut être obligatoire avant l'embauche et le suivi tous les 6 ou 12 mois.
* le médecin du travail participe à la formation des sauveteurs secouristes du travail, et à la rédaction du contenu de la trousse de pharmacie de l'entreprise ;
* le médecin du travail a le droit de visiter une entreprise sans prévenir pour inspecter les conditions d'hygiène et de sécurité ; il doit établir la fiche d'entreprise qui note les risques et la tenir à jour.
* le nom et le numéro de téléphone du médecin du travail doivent être affichés dans l'entreprise, afin que les salariés puissent faire appel à lui pour faire par exemple constater des manquement aux obligations de l'employeur en matière d'hygiène et de sécurité.