En macroéconomie, le policy mix, expression anglaise imagée qui signifie « dosage des différentes politiques » et qui a son origine dans le vocabulaire des recettes de cuisine, désigne l’« art » de combiner astucieusement
- Politique budgétaire
- Politique monétaire,
qui sont les deux branches principales de la politique économique.
La politique économique s'efforce de poursuivre quatre objectifs principaux :
Croissance,
Plein emploi,
Stabilité des prix,
Équilibre extérieur,
Ces objectifs s'avèrent contradictoires (Carré magique de Kaldor). La recherche de la pleine utilisation de tous les facteurs capital et travail rentrent en conflit avec les objectifs de stabilité des prix et d'équilibre extérieur. Aussi les priorités peuvent être très différentes suivant les États et suivant les moments en fonction de l'objectif de bien commun assigné.
Par exemple, les États-Unis tendent à maximiser les deux premiers objectifs (croissance et plein-emploi), à considérer l'inflation avec une certaine indulgence et à laisser filer les déficits extérieurs (« Our currency, your problem.»).
À l'inverse, notamment à cause des expériences historiques allemandes (l'hyper-inflation catastrophique de 1923 et, inversement, la désinflation compétitive réussie d'après-guerre)
Les interactions entre les deux politiques sont fortes et souvent contradictoires.
La politique budgétaire est avant-tout :
- Une politique de la dépense,
- Effectuée dans un cadre institutionnel (le budget annuel) qui privilégie le court terme.
À l'inverse, la politique monétaire est avant tout une politique de moyen ou long terme, dont les moyens d'action ne se conçoivent que sur la durée (en Europe continentale, une hausse des taux d'intérêt du marché monétaire, par exemple, mettra plus d'un an pour que ses effets économiques soient observables) et dont les objectifs seront naturellement le maintien de grands équilibres sur longue période.
L’autonomisation des banques centrales vis-à-vis du pouvoir politique a, bien évidemment, accru les risques de discordances, voire de cacophonie, entre ces deux acteurs aux logiques et aux horizons temporels si différents. La différenciation des mandats doit permettre une plus grande efficacité des politiques budgétaire et monétaire prises séparément, mais uniquement à condition que les deux pouvoirs travaillent en harmonie et non en conflit ouvert.
En zone Euro, la situation est encore plus délicate puisque :
-
- Alors que les politiques budgétaires restent décentralisées, du ressort des différents gouvernements nationaux;
- Que le système, récent (l'euro n'existe que depuis le 1er janvier 1999) est encore en phase de rodage, chaque pouvoir cherchant encore ses marques par rapport à l'autre,
- Et enfin qu'il existe un certain flou dans les traités quant au partage de certaines responsabilités (dont la valeur externe de l'euro).